Aclou de l’île aux oiseaux

La chasse

Si l’on peut se promener sur l’île aux oiseaux sans se couvrir de vase (la hagne) jusqu’aux oreilles ou tomber dans un trou d’eau, c’est grâce au travail de fourmis que réalisent nos amis chasseurs depuis belle lurette.

Des pontons de bois traversant les esteys permettent de parcourir des sentiers recouverts de pochons d’huîtres qui relient les différents quartiers et les installations de chasse.

De plus, grâce à leur présence toute l’année (et particulièrement en hiver, période durant laquelle le tourisme est en sommeil), les chasseurs contribuent à l’entretien et au nettoyage du site.

On pratique aujourd’hui trois modes de chasse : à la tonne, aux pantes et à la botte ou à la passée.

Les appelants près d’une tonne

La chasse à la tonne est une chasse d’affut pratiquée avec des canards appelants qui nécessite la construction d’une tonne et la création d’un plan d’eau. La tonne est une petite cabane flottante en bois placée dans une fosse et ancrée aux quatre coins, car soumise au régime des marées. Des guichets de tir sont positionnés en partie supérieure.

Les appelants sont sélectionnés pour leur voix qui incite leurs congénères sauvages à se poser dans le lac te tonne. Il sont savamment disposés sur le lac afin que le « tonnayres » puisse distinguer les sauvages des appelants.

Les lacs de tonnes sur l’île aux oiseaux

Cette chasse, plus qu’une passion, est un véritable art de vivre. Le tonnayre, en dehors des périodes de chasse, élève ses appelants, entretient sa tonne et son lac, puis la saison venue, passe les froides nuits d’hiver en veille dans l’attente d’une très hypothétique pose.

On compte quarante-et-une tonnes sur le territoire de l’île.

La chasse aux pantes est une chasse aux alouettes pratiquée avec des filets tendus sur une zone dégagée et régulièrement entretenue. Elle se pratique du 1er octobre au 20 novembre. Le chasseur (pantayre) a droit à 100 m2 de filets au total divisés en deux panneaux, et peut utiliser des appeaux ou des sifflets pour faire venir les oiseaux.

On compte une dizaine paires de pantes sur le territoire de l’île.

La chasse à la botte ou à la passée est une chasse itinérante. Elle se pratique au crépuscule et à l’aube.

La pêche aux oiseaux

Chasseurs aux cabanes

La plus ancienne chasse pratiquée sur l’ile aux oiseaux est en fait une pêche : la pêche des oiseaux de mer ou « tatch » ou « marasqueyre ». Andrée Guittard raconte l’anecdote suivante : « en 1941, l’autorité militaire d’occupation freta une vedette pour aller retirer les filets de tatch tendus sur le truc de Comprian au motif que la chasse était interdite. Les marins se plaignirent à l’administration maritime d’Arcachon. Le commandant allemand fut convoqué. On lui montra les décrets démontrant qu’il s’agissait bien d’une action de pêche. Les filets furent donc restitués à leurs propriétaires qui eurent de nouveau le droit de pêcher le canard, mais de jour seulement.  ».

C’est pour cela sans doute que l’île s’est anciennement appelée « l’île des oiseaux ».

Cette pêche est commentée en 1727 par Le Masson du Parc dans son « inventaire des pêches de la baye d’Arcasson ».

La pêche se pratiquait du 15 octobre au 15 mars. Elle consistait à tendre un filet soutenu par des barres au-dessus du niveau de plus haute mer. L’installation de l’ensemble se fait à la pleine mer, depuis le chaland. On enfonce les barres, à la force des bras, en appuyant de tout le poids de son corps, puis on fixe les filets.

Le principe de pêche est très simple. Les filets sont tendus, pour leur plus grande longueur, perpendiculairement aux vents dominants, qui dans le bassin, en cette saison hivernale soufflent d’ouest . Les canards, entre autres, qui se déplacent, à grande vitesse, face au vent, heurtent le filet de plein fouet, s’assomment et tombent dans la poche dans laquelle ils s’emmêlent les ailes, se débattant en vain.
Le tatch était efficace la nuit, principalement les nuits noires quand l’obscurité totale le dérobait à la vue des oiseaux. Les principales victimes étaient les canards, mais aussi souvent alouettes, grives, petits échassiers.

Cette pêche, qui était déjà pratiquée au XVIIe siècle, et même bien avant, a peu a peu été abandonnée entre les deux guerres, pour connaître un regain d’intérêt pendant les années d’occupation (restrictions alimentaires obligent), puis disparaître complètement à la fin des années cinquante.

> Le site de la Fédération départementale des chasseurs de la Gironde

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Association des concessionnaires, locataires, occupants et usagers de l’Île aux oiseaux pour la défense du paysage naturel et bâti

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