À l’origine militaire à la base aérienne de Cazaux, c’est tout naturellement lorsqu’il a pris sa retraite, qu’il est venu rejoindre sa belle mère Madeleine et son beau frère René pour travailler aux parcs comme ostréiculteur.
Il fut parmi les derniers à exercer ce métier difficile depuis l’île aux oiseaux au quartier nord, dans la cabane familiale n° 59, construite au milieu du XIXe siècle, où se sont côtoyés jusqu’à quatre couples et leurs enfants. Leurs bateaux, « Reine de l’île » et « Fleur de mai », pinasse et bac traditionnels, étaient souvent amarrés devant la cabane, bien abrités des coups de vent pour travailler le mollusque précieux du bassin d’Arcachon. Il y a mené une vie paisible et sans histoire près d’Olga son épouse.
Discret et pudique comme le sont les gens de là-bas, sa douceur et sa gentillesse en ont fait une personne très appréciée de ses voisins de quartier et de ses amis de l’île. Il avait toujours un mot aimable en passant devant la cabane voisine « ça va mon petit ; t’as bien déjeuné ; il va faire une belle journée.. » mais il n’hésitait pas à commenter avec un langage fleuri dont il avait le secret ce « con de temps » alors qu’à l’horizon montaient les nuages gris qui annonçaient une journée de pluie et de vent.
Nous nous souviendrons longtemps de cet homme respectueux de ses voisins, loyal et généreux, toujours prêt à rendre service et à partager un verre de pastis autour d’une partie de boule au soleil devant la cabane.
Nos pensées vont à sa famille qui garde avec elle le précieux souvenir de ce temps qu’il ne faut pas oublier, où la vie était rude, le progrès pas toujours présent mais où l’on connaissait le vrai sens de l’amour et de l’amitié.
